
L’intelligence collective (et inclusive), ça sert à quoi ?
Les bénéfices de l’intelligence collective couplée à la mixité
Si l’on réunit dans une même pièce des profils identiques (des hommes de la même génération, exerçant la même profession, par exemple), il y a de fortes chances que les perceptions soient trop similaires. Pire encore, que ces derniers aboutissent trop rapidement à des solutions non innovantes, voire stéréotypées. Alors pour éviter le conformisme d’opinion qui nuit à l’innovation, il est nécessaire que le collectif soit le plus diversifié possible. Et surtout qu’il soit mixte !
Selon L’Observatoire de la féminisation des entreprises, les meilleures performances des entreprises du CAC 40 se révèlent à chaque fois être en majorité les plus paritaires. Et pour cause, c’est scientifiquement prouvé : les groupes les plus intelligents ne sont pas ceux qui se composent des plus de gros QI mais ceux qui ont la proportion de femmes la plus élevées, d’après une étude du MIT parue en 2010. Les facteurs mis en lumières pour expliquer ces résultats ? Une meilleure distribution de la parole et une plus grande qualité d’écoute qui viennent fluidifier les échanges. Soit deux indicateurs clés pour optimiser la communication, davantage maîtrisés lorsque les groupes sont plus féminisés.
L’intelligence collective : moteur de performance et d’innovation
La mixité dans l’intelligence collective est donc un véritable levier de performance pour l’entreprise. Mais c’est également un formidable levier d’innovation. Et ce dernier point n’a rien d’anodin : la diversité cognitive, issue des expériences et vécus de chacun, favorise une pluralité d’approches face à une même situation. Ces opinions contrastées vont donc encourager le débat et la réflexion, permettant d’annuler les zones d’ombre et les biais individuels, tout en complétant les visions de chacun.
Aussi, plus les profils au sein d’un groupe sont variés, plus les idées générées sont créatives. Néanmoins pour que chacun puisse prendre la parole et que la magie s’opère, l’intelligence collective se doit aussi d’être inclusive.
Le pouvoir d’une intelligence collective... et inclusive
En effet, si la pluralité des approches est un ingrédient essentiel, elle ne se suffit pas à elle seule. Selon le Baromètre 2024 du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes 43 % des femmes ont déjà censuré leurs propos par crainte de la réaction des hommes. Il y a donc un véritable enjeu à créer un cadre suffisamment sécurisant psychologiquement pour que chacune se sente libre d’exprimer sa diversité d’opinion sans crainte du jugement. Cela va de pair avec une écoute active et bienveillante, ainsi que la reconnaissance et la valorisation de chaque contribution, afin que toutes les voix puissent pleinement participer à la réflexion.
Enfin, pour garantir l’application de ces règles et d’une diversité tournée vers l’inclusion, la présence d’un tiers facilitateur peut également être une piste à privilégier. Son rôle au sein du groupe ? Aider à créer un environnement où la parole est bien répartie, et où les risques d’exclusion ou d’intimidation sont limités, tout en s’assurant que tous les participants se sentent libres de partager leur point de vue. Même lorsque ce dernier est minoritaire.
Alors, ensemble, soyons vigilants ! Des échanges entre salariés à la culture globale de l’entreprise, chacun a son rôle à jouer pour décupler la puissance l’intelligence collective et inclusive.