
3 stratégies pour mettre en œuvre la sororité
De son origine latine “soror”, la sororité, signifie “sœur” et va au-delà de l’amitié. Ce terme permet de nommer la nécessaire solidarité et entraide des femmes entre elles pour lutter contre les inégalités systémiques auxquelles elles font face dans la société et qui se répercutent sur le monde du travail. La sororité défend ainsi l’idée d’une alliance et d’un soutien entre femmes pour créer des espaces d’empowerment et aller à l’encontre de la rivalité féminine.
Alors comment la sororité peut-elle inspirer et infuser dans la sphère professionnelle ?
Tour d’horizon des conseils à appliquer dans toutes les organisations…. Et partout ailleurs.
1. Le Mentoring : oser être une femme mentor
Être une femme mentor ou “femtor” c’est partager son expérience à d’autres femmes qui souhaitent évoluer professionnellement. L’objectif? Les guider à braver les obstacles du plafond de verre et se sentir moins seule dans des univers de travail qui peuvent avoir tendance à valoriser les codes masculins. Loin d’être uniquement un soutien professionnel, les femmes mentors jouent également un rôle de soutien moral, en inspirant et donnant confiance à des femmes plus novices.
Par ailleurs, le “femtor” est un levier d’apprentissage pertinent qui permet de valoriser la collaboration et la pair-aidance entre deux personnes perçues comme des pairs. Une pratique d’autant plus intéressante qu’elle répond aux attentes des collaboratrices : selon une étude de Misfit, 32 % d’entre elles émettent avoir besoin de plus d’écoute.
2. La stratégie d’amplification : soutenir la parole des autres femmes
La stratégie d’amplification, comme son nom l’indique, vise à soutenir et répéter la parole des femmes lors des réunions ou prises de décisions. Partant du constat que la parole des femmes doit faire face au manterrupting et mansplaining qui sont des manifestations inconscientes de l’apprentissage des rôles genrés, cette stratégie apparait essentielle. En effet, de nombreuses études le prouvent : les hommes auraient 33 % de chance d’interrompre une femme plutôt qu’un autre homme, et 75 % du temps de parole serait occupé par des hommes. On peut également citer l’effet Matilda selon lequel l’appropriation du travail intellectuel des femmes et leur manque de reconnaissance est un phénomène fréquent qui invisibilise leur travail.
La stratégie d’amplification sert alors à s’assurer que les voix des femmes soient entendues et reconnues. Cette approche a notamment été particulièrement efficace lors du premier mandat de l’administration d’Obama, où les deux tiers des conseillers étaient des hommes !
3. Oser être un rôle modèle : le pouvoir de la représentation
Être un rôle modèle, selon le principe issu de la sociologie, c’est faire office d’exemple. Mais c’est avant tout parvenir à représenter son groupe social pour montrer la voie aux personnes ayant les mêmes caractéristiques sociales, et les inciter à être plus confiant sur leur parcours.
Rendre visible les femmes à des positions de pouvoirs ou dans des secteurs “masculins” aide à briser les stéréotypes de genre en montrant que d’autres imaginaires sont possibles. Les rôles modèles ont ainsi ce rôle crucial d’encourager la représentation des femmes dans différentes sphères professionnelles.