
Les 5 biais à éviter pour être inclusif
Les travaux de l’économiste Daniel Kahneman dans les années 1970 ont permis de comprendre que les biais sont en quelque sorte des réflexes de pensée. Notre cerveau aimant la simplicité, nous sommes toutes et tous sujets aux raccourcis, aux interprétations confortables. Il s’agit là de notre fonctionnement cognitif normal. Et plus nous sommes sous pression, plus nous avons tendance à recourir à notre système de « pensée rapide ». Le problème, c’est que ces biais peuvent orienter nos perceptions et nos actions lorsqu’ils ne sont pas questionnés. Il est donc crucial d’être conscient de ces derniers pour changer ses comportements. Surtout lorsqu’ils peuvent avoir un impact dans nos prises de décision sur le lieu de travail. Tour d’horizon des 5 biais à identifier pour gagner en inclusivité en entreprise. Et partout ailleurs.
#1 L’erreur fondamentale d’attribution
Ce biais psychologique consiste à accorder une importance disproportionnée au poids des caractéristiques internes à un individu au détriment des facteurs externes. Autrement dit, le problème vient forcément de la personne en question s’il lui arrive quelque chose car c’est plus facile que d’en avoir une lecture systémique. Par exemple, il est plus confortable d’imaginer qu’une personne rencontrant des difficultés à trouver un emploi soit responsable de sa situation plutôt que d’analyser les rouages du monde de l’emploi.
#2 L’illusion de fréquence
Ce biais de sélection consiste à voir partout ce que l’on a vu une fois. Et il se révèle d’autant plus coriace dans la présomption de maternité ! Ayant l’habitude de voir des femmes trentenaires avec le ventre rond, on peut vite avoir l’impression que toutes les femmes en âge de procréer sont soit déjà enceintes soit qu’elles s’apprêtent à l’être. Et, en tant qu’employeur, que toutes risquent de vous formuler la demande d’un congé maternité au même moment. Forcément, cela semble tout d’un coup nettement moins facile à gérer… Mais aussi peu probable.
#3 Le biais d’endogroupe
Ce mécanisme psychologique consiste à porter plus d’attention à ceux qui nous ressemblent qu’à ceux qui nous ressemblent moins. Il pousse alors à favoriser les membres de son propre groupe au détriment des autres. Et s’il favorise la cohésion en son sein, il tend à entretenir les préjugés en accentuant les différences. Il suffit d’observer les jeunes filles et garçons récréer de véritables entre sois dans l cours de récréation pour réaliser l’ampleur des stéréotypes avec lesquels on grandit depuis le plus jeune âge.
#4 Le biais de sur confiance
Aussi connu sous le nom d’effet Dunning-Kruger, ce biais consiste à croire fermement que l’on est meilleur que tout le monde sans forcément l’être. Il va ainsi pousser les personnes les moins qualifiées du groupe à prendre la parole sans maîtrise des sujets en raison d’une surestimation de leurs compétences et de leurs connaissances…. Un réflexe d’autant plus criant pour son entourage que le manque de recul qui l’accompagne empêche l’individu d’apprendre de ses erreurs. Et pour cause, il ne considère même pas qu’elles en soient !
Puisqu’il ne considère alors même pas qu’elles le soient.
#5 Le biais d’ancrage
Le biais d’ancrage consiste à avoir du mal à sortir de la première impression. Couplé à un biais de conformation qui consiste à penser que notre opinion est forcément la bonne, le cerveau ne parvient à pas à faire évoluer sa perception. Cela permet de prendre des décisions rapidement et ce même dans l’urgence… Sans toutefois prendre en compte de nouvelles informations. Difficile alors de ne pas penser au retardataire du premier jour qui risque d’en subir les conséquences réputationnelles encore longtemps après.