Philippe Dorge : « la parité, c’est la mixité idéale »

L’équipe du Réseau Parité Un Une a rencontré Philippe Dorge, membre du COMEX Groupe et premier Président de notre réseau pour l’année 2024. Nous avons parlé du sens de la parité pour l’entreprise et pour la société, du rôle des dirigeants pour la faire progresser et de ses engagements à nos côtés.

Quelle est votre vision de la parité ?

La parité, c’est la mixité idéale.
C’est d’abord aujourd’hui une question de légalité. La République a voulu la parité comme un dispositif nécessaire au sein de la démocratie. Cela rappelle aussi que l’entreprise s’inscrit dans un cadre républicain et doit répondre d’un certain nombre de devoirs vis-à-vis des citoyens. C’est d’autant plus vrai dans une entreprise comme La Poste qui a une vocation républicaine, qui doit être engagée et engageante. La Poste, classée au premier rang mondial au niveau RSE en 2023, montre l’exemple. Si la Poste parvient à atteindre la parité, c’est que c’est possible et que les autres entreprises peuvent suivre son exemple.

Et sur le plan plus personnel, quelle est votre histoire avec la parité ? 

C’est un engagement personnel et sincère, de longue date. En tant que citoyen, en tant qu’ époux et que père et en tant que dirigeant. Je suis fier d’avoir signé, du temps où j’étais DRH chez PSA, le premier accord égalité professionnelle en France, en 2006. Nous avions fait la une du Monde !  Mais l’engagement en faveur de la mixité ne se résume pas à la signature des accords sociaux ou des lancements d’initiative. C’est un engagement qui doit être permanent. En 35 ans de vie professionnelle, j’ai toujours été conforté dans ma conviction que c’est un vrai avantage pour l’entreprise : les collectifs de travail fonctionnent mieux, la performance des équipes y gagne. La mixité contribue à garder un coup d’avance sur les métiers. Quand on travaille sur l’égalité femmes/hommes, on tire le progrès du fonctionnement de l’entreprise vers le haut, au bénéfice de tous. L’égalité femmes/hommes amène le sujet de toutes les diversités, il embarque aussi les processus RH et organisationnels. C’est la méritocratie vers l’égalité des chances, des processus sélectifs et non “électifs”. Cela fait bouger les lignes vers plus de coopération, de reconnaissance du mérite et de progrès social.

Quel rôle les dirigeants ont-ils à jouer dans la dynamique de parité ?

Le rôle des dirigeants, c’est d’être attentifs, de projeter une vision et d’engager la roue du progrès avec la même rigueur dans ce domaine que dans tous les autres qui intéressent la stratégie de l’entreprise. C’est un sujet stratégique qui doit être intégré au contrat stratégique des dirigeants. J’ai moi-même un indicateur sur la parité dans ma feuille de route. Concrètement, je suis évalué sur la féminisation de mon COMEX , du corps des cadres dirigeants et de l’ensemble de la branche. Le dirigeant a la responsabilité d’embarquer toute la communauté La Poste sur la parité, pas seulement le niveau dirigeant, mais en profondeur dans l’organisation, en partant des équipes au contact des clients.

Quels sont vos engagements pour le Réseau Parité Un Une ?

Ce réseau a beaucoup à dire sur la parité et sur l’entreprise. Les membres d’Un Une ont plein d’idées. Il m’appartient d’abord de les écouter et de faire le relais auprès des autres dirigeants du groupe pour aider à mettre en œuvre leurs suggestions.
Je veux aussi accompagner ce réseau dans la définition de ses thématiques prioritaires et dans les moyens de mettre ces thématiques à l’agenda de l’entreprise.

Nous allons aussi, avec Aurore Mayer et les ambassadeurs, œuvrer à intensifier la présence et l’activité du réseau dans les territoires, dans les directions, dans les métiers.

Je suis heureux et fier de présider ce réseau. Le choix qui a été fait d’une présidence tournante laisse un temps court pour agir. Mais avoir peu de temps devant soi, cela oblige à en faire un temps utile.